Restitution, le 20 juin dernier, du projet de résidence de territoire participatif qui a mobilisé 256 écrivains en herbe et de nombreux habitants autour de l’auteur Nicolas Turon. Photo : Christian Robert – Ville de Saint-Nazaire
Un drôle d’auteur, une poignée d’élus, une dizaine d’instit’ et… 256 écrivains en herbe s’étaient donné rendez-vous ce mardi 20 juin à la Scène du Marais, à Saint-Joachim, pour le grand final d’une belle aventure humaine et littéraire.
Scoop ou Infox ? Ni l’un ni l’autre ! Le jour où l’on chassa l’éléphant en Brière et neuf autres enquêtes de Karen est le titre d’un ouvrage sorti de l’imagination des élèves de 10 classes de CM1 et CM2 du territoire. Le livre a été remis à ses auteurs, pas peu fiers d’avoir entre les mains le fruit d’un travail de plusieurs mois.
Chaque détail est une graine d’histoire
Nicolas Turon est le 257e auteur du livre. De fait, c’est lui qui a embarqué les enfants dans l’aventure. Auteur et dramaturge spécialisé dans le roman vivant collectif, il leur a appris à déceler « les détails remarquables, ces petites choses à côté desquelles on passe sans les remarquer alors qu’elles sont autant de graines d’histoires à inventer ».
Fierté, émotion et bonne humeur
En cette matinée du 20 juin, il y a donc de l’excitation dans l’air et dans les gradins au moment de mettre un point final à l’aventure collective. Il faut dire qu’il n’est pas donné à tout le monde de participer à l’écriture d’un livre, vendu en ligne et dans les librairies de Saint-Nazaire. Pour tous, l’émotion et la fierté sont grandes. Immense aussi leur joie de retrouver leur auteur en chef à la bonne humeur débordante.
Le territoire comme vous ne l’avez jamais lu
Avant la remise de ce livre écrit par les enfants pour les enfants, une rétrospective en images et en musique permet aux enfants de se revoir à l’œuvre en classe, pour apprendre le processus créatif, et sur le terrain, à l’affût des détails remarquables visuels et sonores. En train d’échanger, aussi, avec les habitants rencontrés en chemin : chacun avait une histoire à raconter sur un lieu, un personnage local, une croyance séculaire… Autant de points de départ que les élèves se sont ensuite appropriés, librement, pour construire leurs enquêtes.

De l’écriture à la lecture
Après la vidéo, des représentants de chaque classe se succèdent sur la scène pour lire un extrait de leur récit. Quelques fous-rires et tremblements dans la voix plus tard, l’heure est venue pour Nicolas Turon de remettre à chacun un exemplaire. Enfin, tout le monde est invité à se retrouver dehors pour une photo de groupe, puis une chasse à l’éléphant dans le parc ! Une surprise est promise à la classe qui trouvera le pachyderme. Les enfants trépignent, heureux que cette journée pas comme les autres ne fasse que commencer !

Une réalisation collective inscrite dans le Projet Culturel de Territoire
Tout a commencé en mars à l’initiative de Fanny Bonnaud, coordinatrice du PCT, et son relai sur le terrain, Amièle Viaud. Aux côtés de Nicolas Turon, elles ont suivi les élèves tout au long du projet : en classe, le temps d’un atelier pour présenter le processus créatif et doter chaque enfant d’un carnet où noter ses idées et les fameux « détails remarquables » ; puis sur le terrain, pour observer, noter, poser des questions aux habitants. Deux ateliers ont suivi, pour rassembler les idées sous forme de fiches et de tableaux. Enfin, chaque élève s’est attelé à l’écriture d’un paragraphe. Nicolas Turon a ensuite rassemblé tous ces matériaux littéraires en dix passionnants récits d’enquête. Les jeunes auteurs retiennent quant à eux de cette expérience « incroyable », « géniale », « rigolote » leur envie de continuer à lire et à écrire et leur fierté d’avoir raconté, à leur façon, la Brière.
Au programme : un braquage à Donges, un vol de tableau à Saint-André, une affaire de coeur à Montoir, un crime inquiétant à Trignac, un mauvais sort à Besné, une créature inquiétante à Saint-Malo, une chasse à l’éléphant à Saint-Joachim, un distributeur de billets fou à Pornichet et un terrifiant « dragondin » à L’Immaculée. Frissons garantis !