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Saint-Nazaire. Les Chantiers de l’Atlantique créent leur propre école

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La nouvelle école formera des soudeurs, des tuyauteurs et des charpentiers métaux. © Christian Robert - Ville de Saint-Nazaire

Les Chantiers de l’Atlantique créent une école pour former des soudeurs, des tuyauteurs et des charpentiers métaux. L’établissement ouvrira cet automne et pourra à terme former une cinquantaine de stagiaires par an.

Le carnet de commandes est plein mais les soudeurs, tuyauteurs et charpentiers se font rares. Face à cette pénurie, les Chantiers de l’Atlantique multiplient les initiatives en matière de recrutement : vidéo avec un Youtubeur, "job dating" réguliers etc…  

La création de cette école fait écho à l’ancienne école d'apprentissage qui a fermé ses portes en 1974 et qui a vu passer de nombreux ouvriers nazairiens.  

La nouvelle école Chantiers de l’Atlantique proposera un parcours qualifiant de formation sur les métiers de charpentier métaux, soudeur et tuyauteur, "elle permettra à celles et ceux qui le souhaitent et en ont la capacité de bénéficier d’une formation en alternance tout en devenant salariés et à celles et ceux déjà salariés de bénéficier d’un maintien de leurs compétences", explique l’entreprise. "A l’horizon 2022, nous formerons une cinquantaine de stagiaires par an."

Une dizaine de stagiaires à l'automne

L’école Chantiers de l’Atlantique est en cours d’aménagement sur le site du chantier naval. Sur 450m2, les stagiaires utiliseront des répliques des moyens techniques présents au sein des ateliers. 

A l’automne prochain, l’ouverture se fera avec une dizaine de stagiaires en charpente métal. Le nombre de stagiaires et de métiers préparés (soudeurs et tuyauteurs) augmentera progressivement.

L'âge requis est de 18 ans minimum dans l'année de la formation. Les stagiaires seront salariés de l'entreprise dans le cadre de contrats en alternance. L'enseignement, d'une durée de 12 mois, sera composé à 80% de mise en situation pratique avec près de 500 heures au sein de l'école.

Les Chantiers de l'Atlantique investissent environ un million d'euros dans la création de cette école. "On s'appuie sur un partenariat avec l'Afpa", précise le responsable Formation Tony Filleau.

    Pourvoir les besoins

    "Notre ambition, c'est de recruter la très grande majorité des stagiaires, 80 à 90% d'entre eux", affirme le Directeur général des Chantiers de l'Atlantique Laurent Castaing. "Mais aucun recrutement ne sera automatique, des capacités professionnelles et de savoir-être sont attendues."

    L'école ne suffira pas à combler les besoins des Chantiers.  "On vient compléter les dispositifs de formation de la filière navale et on poursuit nos recrutements en améliorant notre visibilité", précise la directrice des Ressources humaines Béatrice Gouriou. "Nous avons besoin d'effectifs dans toutes les catégories d'emploi, cadres et techniciens, nous compensons tout juste les départs en retraite."

    Pour postuler

    Ça se passe en ligne sur le site des chantiers de l'Atlantique : l'annonce Alternant Chaudronnier - charpentier métaux

    A noter

    • Les formations sont certifiées par une reconnaissance nationale de la Branche de la métallurgie via un CQPM (Certification de Qualification Paritaire de la Métallurgie). Dans un deuxième temps, un CAP chaudronnerie sera proposé.

    Paroles de jeunes salariés

    Titulaire d'une licence de Commerce international, Marion Crouzet a envoyé une candidature spontanée aux Chantiers de l'Atlantique. C'était il y a presque un an. Elle est devenue superviseure de travaux.

    "J'aime le relationnel et les langues étrangères. C'est ce qui m'a menée vers des études de commerce international et c'est aussi ce qui m'a donné envie de postuler aux Chantiers. Je fais le pont entre l'armateur et les sous-traitants, je communique en anglais tous les jours. J'organise, je planifie et il faut souvent être persuasif, tout comme dans le commerce."

    A son arrivée, la jeune femme a bénéficié d'un parrainage. "J'ai été accompagnée au début, mais il y a tellement à apprendre tous les jours que j'ai finalement plein de parrains dans différents secteurs de l'entreprise. C'est vraiment bienveillant." Aujourd'hui Marion Crouzet est elle-même marraine d'une alternante.

    Raphaël Esprit, soudeur, est accompagné par Lionel Soulaine : "après un bac pro chaudronnerie, j'ai travaillé dans le secteur agricole. Venant de Brest, je m'intéresse à la navale. Le parrain est important pour se situer dans une grande entreprise comme celle-là." Lionel Soulaine prend son rôle très à coeur : "il s'agit d'accueillir au mieux le salarié pour qu'il soit serein et de lui donner toutes les ficelles du métier pour qu'il progresse."