- Tourisme
Saint-Nazaire. "Les Abeilles" ouvrent au Petit-Maroc
Situé rue de l’Ecluse, le bâtiment des Abeilles bourdonne à nouveau depuis quelques mois. L’investisseur Franck Hamon et l’artiste Laëtitia Cordier y proposent des hébergements touristiques, mais aussi un projet artistique.
Trois marches à gravir et vous voilà dans un espace convivial et créatif à la décoration vintage. Ce jour-là, des jeunes participants de Maia Mater, des créateurs de start-up, sont installés derrière des ordinateurs portables. "On a fait tomber un mur ici, mais j’aimerais en casser un autre pour agrandir l’espace", explique Laëtitia Cordier. La grande cuisine, dite "mess room", rappelle un peu l’ambiance auberge de jeunesse. Mais cet été il reste encore des travaux à réaliser pour terminer la rénovation des Abeilles et aménager bureaux et ateliers au rez-de-chaussée.
Mis en vente par la Ville de Saint-Nazaire sur appel à projet en mars 2016, l’ancien local des remorqueurs a séduit l’investisseur privé Franck Hamon et la graphiste de formation Laëtitia Cordier. Propriétaire de l’espace créatif "Le Garage" près des Halles dans le centre-ville de Saint-Nazaire, Franck Hamon réhabilite le bâtiment depuis le mois de janvier. Laëtitia Cordier tient la barre de ce navire pour le faire vivre, le rendre agréable en terme d’hébergement et enrichissant sur le plan artistique.
400 mètres carrés face à la baie
"Avec les Abeilles, je me suis projetée au-delà de la demande d’hébergement avec un pivot entre le tourisme et l’artistique, deux activités qui s’enrichissent au niveau économique et conceptuel." Avec ces mots, Laëtitia Cordier résume ce que sont les Abeilles. Plus qu’un bâtiment de 400 mètres carrés à la vue imprenable sur la baie de Saint-Nazaire, il s’agit d’un nouveau lieu. Ici, au Petit Maroc, passent les touristes, les Nazairiens et les artistes.
Dans ce qu’elle appelle le "château" de ce cargo à quai, Laëtitia Cordier a la capacité d’héberger trente personnes. Un dortoir et quelques chambres accueillent les touristes, tandis que deux appartements permettent de loger des étudiants de septembre à juin. Jusque là des groupes ont été hébergés : des artistes pour The Bridge et les Escales, et 17 jeunes du dispositif Maia Mater. "Cela s’inscrit dans l’esprit des Abeilles, lieu de créativité et d’expérimentation. Nous recevrons aussi des artistes en résidence."
Une salle des machines au service de la créativité
Tout au fond de la cour, se trouve un grand hangar. "Pour moi, c’est la salle des machines où se crée la matière", précise Laëtitia Cordier. La salle est emplie de mobilier et d’objets. "Ce sont des choses que j’ai chinées", sourit la jeune femme. "Ici aussi, je vais développer mon imaginaire, à l’écoute des contraintes techniques et budgétaires." Les idées foisonnent : un lieu de bricolage participatif, d’exposition, un café culturel et une scène. "On espère l’ouvrir à la fin de l’année."
A quelques pas dans la cour siège un container à l’effigie de The Bridge. Après avoir servi de lieu d’accueil pendant les cérémonies du Centenaire fin juin, il sera l’objet d’une performance de street art pendant les Escales. "Ce lieu hybride crée un lien avec le territoire", note Laëtitia Cordier.
En juillet, seuls quelques touristes peuvent séjourner sur place. En août, les travaux se poursuivront pour une inauguration du "château" en septembre.
