- Economie, Transition écologique

Paquebots à voile. Les Chantiers de l'Atlantique testent une voile rigide

L'équipe des Chantiers de l'Atlantique qui développe la Solid Sail pour les prochains paquebots. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert) - Agrandir l'image, .JPG 204Ko (fenêtre modale)
L'équipe des Chantiers de l'Atlantique qui développe la Solid Sail pour les prochains paquebots. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

[vidéo] Les Chantiers de l'Atlantique ont installé le prototype d'une voile rigide sur le port de Pornichet, un dispositif innovant pour faire naviguer les paquebots de croisière. Les premiers tests par vent fort se sont révélés concluants.

Les transports maritimes internationaux doivent diminuer leurs émissions de CO² d’au moins 40 % d’ici 2030 et 70 % d’ici 2050. Conscients de cet enjeu, les Chantiers de l'Atlantique visent même zéro émission de carbone pour leurs paquebots.

Différents programmes de recherche sont lancés pour mettre au point des solutions comme la pile à hydrogène ou la propulsion à voile. En 2007, les Chantiers de l'Atlantique ont lancé Ecorizon®, un programme de recherche et développement pour réduire l'impact environnemental des navires.

C'est ainsi qu'est né le concept de paquebot à voile et qu'a été élaborée la Solid Sail, une voile innovante rigide et pliable sur un gréement à balestron, lui même rabattable. Des essais ont pu être menés dès 2017 sur le navire de croisière de luxe le Ponant. Un prototype de la voile, à l’échelle un cinquième, vient d’être installé à Pornichet pour une phase de tests.

Des voiles pour réduire la pollution des paquebots

Des tests de cinétique et d'efficience aérodynamique ont lieu pendant trois mois. La voile sera ensuite encore améliorée, puis entièrement automatisée. Il s'agira de passer à l'échelle 1 pour obtenir une Solid Sail opérationnelle en juin 2021.

D’autres prototypes de voile sont à l’étude dans le monde, mais les Chantiers de l’Atlantique qui travaillent sur ce programme depuis 10 ans, disent être les seuls à satisfaire les exigences de sécurité, d’efficience et de longévité. Les navires pourraient consommer deux fois moins d'énergie. La durée de vie des voiles est estimée à plus de 25 ans contre 5 pour une voile classique.

Avec leur partenaire Multiplast, ils ont recours à des matières composites, fibres de carbone et fibre de verre. Ils conçoivent ainsi des voiles de 1200 m², le double des plus grandes voiles existantes, pour un poids de seulement 1,7 kg par m².

Cinq personnes des chantiers et une quinzaine de professionnels du Grand Ouest participent à cette innovation. Deux brevets ont été déposés pour la Solid Sail et son système de repliage, et un autre pour son gréement à balestron (gréement avec un pivot vertical qui permet de dissocier la trajectoire du navire de l'orientation des voiles).

Avec ce système les navires seront particulièrement hauts, jusqu'à plus de 100 m de hauteur. Le gréement a donc la spécificité de pouvoir s’abaisser pour permettre l’entrée dans les ports.