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Maia Mater. Des primo-entrepreneurs butinent aux Abeilles à Saint-Nazaire
Jeunes diplômés, ils posent leurs valises à Saint-Nazaire pour participer au programme Maia Mater. Objectif : lancer leurs start-up avec l’accompagnement et les conseils d’entrepreneurs.
Quatorze primo-entrepreneurs de 19 à 30 ans se sont installés aux Abeilles dans le quartier du Petit Maroc, face à la capitainerie. C’est dans ce nouveau lieu touristique qu’ils sont logés, nourris et blanchis. "On est là pour organiser leur quotidien et les aider à régler les problématiques de leurs jeunes entreprises", explique Damien Dumont. Ce dernier accompagne les participants en se décrivant lui-même comme une "mama", en référence au nom du programme "maia mater". Outre les besoins du séjour, il crée des rencontres avec des "mentors" issus de l’univers numérique. "Ce sont des entrepreneurs du grand ouest, précise-t-il, qui viennent faire part de leur expérience et délivrer des conseils." L’idée, à l’image de la déesse primitive de Rome Maia, c’est de favoriser la croissance des jeunes pousses. Simon Timssale, de la start up Indifornia, témoigne : "Nous déterminons un cap et le mentor nous aide à l’atteindre le plus vite possible."
Un camp d’entraînement gratuit...
Ce programme intensif, soutenu par Nantes Métropole et la CARENE, est gratuit. Destiné aux jeunes de formation technologique, dits "doers", il s’organise sur trois années. La première se déroule pendant 4 mois dans l’ancienne caserne Mellinet à Nantes. Il s’agit de créer des projets et de les mettre en œuvre. La 2e année se passe à Saint-Nazaire pour revoir son projet au bout d’un an d’expérience et se poser les bonnes questions : faut-il accélérer en levant des fonds par exemple ? Pivoter en changeant de clientèle cible ? Ou encore mourir et comment ? Enfin la 3e année consiste à assumer le rôle de mentor pour les promotions suivantes. "On fait le pont entre les études et l’envie de créer une entreprise, explique le conseiller communautaire chargée du numérique à la CARENE Martin Arnout. Il n’y a pas de contrepartie, mais on soutient ce passage et on crée de l’innovation."
… au service des idées et du numérique

2017 signe le lancement de Maia Mater. Les participants à Saint-Nazaire ont été sélectionnés car ils portent des entreprises créées plusieurs mois auparavant. Indifornia, composée de cinq Nantais de 20 ans, distribue des jeux vidéos indépendants à des vidéastes qui les testent et les présentent à leur communauté d’internautes. "On était frustrés de voir des jeux exceptionnels disparaître faute de communication, relate Simon Timssale. Nous voulons faire découvrir des pépites du monde entier et provoquer des ventes pour aider les créateurs de jeux."
Erwan, Brestois de 30 ans et ancien restaurateur, souhaite améliorer et dématérialiser la relation entre restaurateurs et fournisseurs en créant le site de vente privée La Toque privée. Quant à Pierre-Alexandre et Perrine, ils offrent la possibilité à des artisans de louer des outils à des particuliers situés dans un secteur géographique proche. "Cette idée est née quand j’ai voulu faire la vidange de ma voiture, mais que je n’avais pas les outils à disposition, se souvient la jeune femme. Nous essayons de lever des fonds pour développer un service d’assurance qui englobe dommages matériels et corporels."
Aux Abeilles, ces jeunes prennent près de quatre semaines pour mûrir et si possible pérenniser leurs projets. "Ce sont eux qui ont les idées, se réjouit le conseiller de Nantes Métropole en charge du numérique Francky Trichet. On les accompagne avec bienveillance pour qu’ils puissent réfléchir, coder et anticiper les problèmes. A terme, on voudrait s’ouvrir aux deep tech, des start-up fondées sur des technologies nées en laboratoire."