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Construit à Saint-Nazaire, le robot dévaseur entre en service

Ce robot dévaseur est unique au monde. Valérie Le Mintec, gérante de PSM qui a monté et assemblé ce modèle pour l'entreprise EST, le présente à la presse. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert) - Agrandir l'image, .JPG 334Ko (fenêtre modale)
Ce robot dévaseur est unique au monde. Véronique Le Mintec, gérante de PSM qui a monté et assemblé ce modèle pour l'entreprise EST, le présente à la presse. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

Le projet de robot-dévaseur avait valu un Audacity Award à Philippe Pétard en 2017. Moins de deux ans plus tard, six prototypes ont vu le jour. Les deux derniers entrent en service, notamment pour l’entretien d’un étang dans l’Orne.

"Il faut amorcer la pompe", confie Philippe Pétard. Cela signifie commencer à générer du chiffre d’affaires avec des clients beta testeurs en 2019 pour une rentabilité en 2020.

Le robot dévaseur que le président d’Environmental Sediment Treatment (EST) a imaginé voilà cinq ans va justement pomper la boue d’un étang communal dans l’Orne en petites quantités 7 jours sur 7 et de manière automatique.

Pour mettre au point ce procédé unique au monde, Philippe Pétard a levé des fonds au printemps 2018 et reçoit un accompagnement de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) à hauteur de 20 % du montant des dépenses. 

Le projet de robot dévaseur a reçu un Audacity Award en 2017, obtenu deux prix lors de la COP21, et le label Solar Impulse en juin 2018 : "il est reconnu comme étant l’une des mille solutions qui vont changer le monde", explique le fondateur du robot.

Une cinquantaine de demandes ont afflué auprès de son entreprise EST pour intervenir sur des lacs, retenues d’eau, barrages ou ports et en extraire les sédiments. "On est orientés B to B", précise Philippe Pétard.

Une solution écologique

Le système repose sur un flotteur. Electrique, il se programme sur une zone précise et s’adapte à la profondeur. La pompe ôte le liquide boueux en petite quantité pendant longtemps, ce qui permet d’être plus respectueux de la biodiversité et d’alimenter des filières de revalorisation émergentes. "Nous préparons la valorisation des sédiments directement sur site", se réjouit Philippe Pétard. "On les assèche et on les prépare au transport."

Pour se consacrer entièrement au développement du robot, le fondateur d’EST a vendu son entreprise d’électricité en bâtiment à Saint-Avé dans le Morbihan. "L’idée est née pendant un hiver très pluvieux. L’étang de mon beau-frère était envasé et cela a engendré une inondation de sa maison." Plusieurs mois de recherche l’ont convaincu de se lancer. "Je me suis installé à Saint-Nazaire pour la construction du robot".

Le projet devient réalité avec cinq associés dont son fils Alexis, le partenaire Schneider Industrie France et le groupement d’entreprises Gasi. Gasi comprend le bureau d’études Azairis, les chaudronneries Brivet Mécano Soudure et SCTMI, le monteur et assembleur PSM, ainsi que Jean-Claude Charier pour la gestion d’affaires.

Les deux derniers robots construits à Saint-Nazaire permettent de commercialiser le service d’extraction de sédiments pour les mois qui viennent. De nouvelles constructions pourront ensuite être envisagées.