- Transition écologique

Chaufferie bois à Donges : un choix qui fait ses preuves

Laurent Chevalier, d'Engie Solutions, montre l'arrivée du bois à l'arrière du silo de la chaufferie de Donges. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert) - Agrandir l'image, .JPG 176Ko (fenêtre modale)
Laurent Chevalier, d'Engie Solutions, montre l'arrivée du bois à l'arrière du silo de la chaufferie de Donges. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

Le premier réseau de chaleur de l’agglomération nazairienne est entré en fonctionnement à Donges en septembre 2021. Porté par la CARENE et la Ville de Donges, le projet qui permet d’alimenter sept bâtiments se veut écologique et économique.

Chaque semaine, un camion livre 24 à 28 tonnes de plaquettes forestières et bocagères à la première chaufferie bois de l’agglomération nazairienne. Situé à Donges rue du stade, l’équipement mis en fonctionnement en septembre 2021 alimente en chaleur sept bâtiments : l’EHPAD Le Clos Fleuri, les écoles Aimé Césaire et Casanova, le complexe sportif, le collège Arthur Rimbaud, la résidence de Silène La Souchais et la piscine Espace Neptune, actuellement fermée pour travaux jusqu’à l’été. "Ce site a été identifié pour sa proximité avec la piscine et l’EHPAD, gros consommateurs de chaleur", explique le maire de Donges François Chéneau.

Une facture divisée par deux

Les plaquettes de bois livrées à un rythme hebdomadaire ne sont autres que des déchets de bois déchiqueté non traité provenant de scieries, mais aussi de haies bocagères, écorces et branches, le tout dans un rayon de cent kilomètres maximum. "Il est important pour nous d’avoir la maîtrise sur les sources d’énergie", souligne le vice-président de la CARENE à la transition écologique Claude Aufort. Le prix du bois est resté assez stable par rapport à celui du gaz. La chaufferie a permis de diviser la facture énergétique par deux.

La chaufferie est pourtant constituée de deux chaudières de 490 KW : une à bois et une à gaz. En effet, les consommations d’eau chaude sanitaire deviennent trop faibles l’été pour que la chaudière à bois continue à tourner. « Il y a beaucoup d’inertie et il ne faut pas que la chaleur reste dans la chaudière », justifie Laurent Chevalier, responsable chez Engie Solutions. La chaudière d’appoint, au gaz, prend le relais à hauteur de 20%.

Moins de gaz à effet de serre

Avec 80% d’utilisation au bois, l’impact sur l’environnement est réduit. La chaufferie a évité le rejet de 450 tonnes de CO2 sur une année par rapport à une solution classique au gaz, soit environ 70% de gaz à effet de serre en moins. De plus la combustion du bois est considérée comme neutre en carbone, libérant autant de carbone que celui absorbé pendant la croissance de l’arbre. Les fumées sont traitées par un électrofiltre qui isole les poussières et permet leur récupération pour en extraire un seul sac (big bag) par an. Enfin la cendre est analysée avant d’être épandue dans les champs environnants.

En 2022, la chaufferie a consommé 570 tonnes de bois pour produire 1,8 GW, soit environ 150 kg par heure quand il fait froid. A chaque livraison, cinq échantillons différents permettent d’analyser le bois et d’en vérifier la qualité, en particulier le taux d’humidité dont dépendront les réglages de la chaudière. Le directeur général d’Engie Solutions pour les Pays de la Loire Hervé Presa estime à 600 000 tonnes le potentiel de bois dans la région pour une année.

Un deuxième réseau en préparation

L’équipement, qui est doté de panneaux photovoltaïques produisant 17 Mwh/an d’électricité par an réinjectée dans le réseau d’Enedis, s’inscrit dans le Plan Climat Energie Air Territorial (PCAET) de la CARENE adopté en 2019 qui vise à réduire de moitié les gaz à effet de serre d’ici 2030. L’un des objectifs du plan est aussi d’atteindre 31% de chaleur renouvelable.

"Ce réseau de chaleur est pour nous expérimental, précise Claude Aufort. Nous étudions l’opportunité d’un gros réseau sur la zone industrialo-portuaire à Saint-Nazaire avec des extensions vers Montoir-de-Bretagne et des complémentarités entre besoins urbains et industriels. C’est un élément d’une stratégie globale pour le développement durable."